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EAPC IS PROUD TO SALUTE NURSES ACROSS THE WORLD ON INTERNATIONAL NURSES’ DAY ON 12 MAY 2021. TO MARK THE OCCASION, WE ARE REPUBLISHING THIS POST FROM ANJA OUSTALET, A NURSE MANAGER IN A PAIN AND PALLIATIVE CARE DEPARTMENT IN A PUBLIC HOSPITAL IN FRANCE.
THE POST WAS ORIGINALLY PUBLISHED IN NOVEMBER 2020 AS PART OF A SPECIAL SERIES TO CELEBRATE THE INTERNATIONAL YEAR OF THE NURSE AND MIDWIFE 2020 AND THE BENEFITS THAT NURSING AND MIDWIFERY BRING TO THE HEALTH OF THE GLOBAL POPULATION.

Anja Oustalet.
I would like to highlight the importance and dedication of nurses during the COVID-19 crisis, and illustrate how they used their expertise in education, clinical practice and ethics. Although based on my experience, it seems similar to many in the Paris region, one of the hardest hit in France.
Specialised in pain and palliative care with a Master of Clinical Nursing Sciences, I am currently the Nurse Manager in a pain and palliative care department in a public hospital in the suburbs of Paris. When invited to write this blog post, I was a palliative care clinical nurse specialist, one of two nurses, in a mobile palliative care team composed of two doctors, a part-time psychologist and secretary, in a Parisian university hospital, with a large Accident and Emergency Unit (172,466 attendances in 2017).
Before the pandemic hit Paris in March, my nurse colleague and I focused on learning about Covid-19. Our main concerns were learning as much as we could about the disease trajectory, especially critical moments, and an appropriate response to symptoms, and the implications for nurses. Concomitantly, our team focused on ethical reflection. Based on national guidelines, both ethical 1 and clinical, 2 we tailored tools to fit the patient-base of our hospital.
My nurse colleague and I created a short evidence-based training module for nurses, which we dispensed in COVID-19 units as they were set up throughout the hospital, around 240 beds at the peak of the pandemic. We aimed to enhance clinical knowledge and skills on symptom evaluation and management. Our biggest challenge was training nurses: often anxious, many usually working in psychiatry, outpatient and surgical settings. Fortunately, our interventions were met with positive feedback. We also established and maintained close bonds with the infection control and mortuary nurses. This provided mutual support and facilitated relaying frequently updated guidelines and regulations to the COVID units and patients’ families. Assisting and guiding the newly formed, and inexperienced in palliative care, COVID teams with appropriate treatment and decisions was a big part of our role, always keeping in mind Patrick Verspieren’s (a French bioethicist), questioning on the benefit risk ratio of all forms of treatment.

Anja Oustalet with colleague, Dr Duval, of the mobile palliative care team.
During the peak, splitting into nurse and doctor pairs, we systematically visited all the new COVID units once, often twice, a day and we extended our working hours to cover the weekends. The constitution of new teams was challenging, nurses having to familiarise themselves with their new colleagues, the ward layout, and a new disease; as nurses we tried to support them daily. Additional strains described were the lack of PPE (Personal Protective Equipment), restricted family visiting and, fuelled by the rapid respiratory distress, fear of the disease. In spite of all the challenges, at the end of the spring wave I observed great team cohesion, both horizontally and vertically.
Looking back, I feel palliative care nurses could have been given a more prominent role, alongside doctors, to allow for more interdisciplinary reflection and decision-making. I hope we will learn from this experience and make adjustments to our, still quite hierarchical, system. Having said that, I am proud of the way nurses adapted rapidly and pulled together to give the best care possible and helped to support families and each other. This makes me proud to be a nurse and to be part of the bridge of healthcare.3
Celebrate the International Year of the Nurse and Midwife 2020 on the EAPC blog #nurses2020 #midwives2020.View the series here and join us again in December.
References
2. Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs: http://www.sfap.org/document/detresses-respiratoires-asphysiques-et-dyspnee http://www.sfap.org/document/pratiques-sedatives
3. Nurses are the bridge of healthcare: Celebrating the International Year of the Nurse and Midwife 2020 #nurses2020 #midwives2020 by Julie Ling and Piret Paal.
Links and resources
- Contact Anja Oustalet by email.
- World Health Organization. (2020) State of the World’s Nursing 2020 : Investing in education, jobs and leadership – this report provides the most up-to-date evidence on and policy options for the global nursing workforce. It also presents a compelling case for considerable – yet feasible – investment in nursing education, jobs, and leadership. An online section available on the NHWA online portal contains individual country profiles presenting key statistics on nursing workforce.
- Read more posts about Coronavirus and Palliative Care here.
Dans les coulisses, des infirmières des soins palliatifs s’activent face à la Covid-19 à Paris
SUITE DE NOTRE SÉRIE SALUANT L’ANNÉE INTERNATIONALE DES SAGES-FEMMES ET DU PERSONNEL INFIRMIER ET LA CONTRIBUTION DE CES MÉTIERS AU SERVICE DE LA SANTÉ DE LA POPULATION MONDIALE.
À l’occasion de cette première mondiale, l’Association européenne de soins palliatifs (EAPC) publie une série spéciale de 12 articles mensuels mettant en avant le travail des infirmières des soins palliatifs et souligne plusieurs aspects liés à ce métier dont le rôle est essentiel. Aujourd’hui, nous sommes heureux d’accueillir notre invitée et auteur, Anja Oustalet, cadre de santé dans un service de douleurs et soins palliatifs d’un hôpital public près de Paris en France.

Anja Oustalet.
Je voudrais mettre en lumière l’importance du rôle joué par les infirmières et le dévouement dont elles ont fait preuve pendant la crise du COVID-19 et illustrer comment elles ont su mettre à profit leurs compétences en matière de formation, pratique clinique et éthique. Même si je parle de ma propre expérience, je sais qu’un grand nombre d’infirmières ont vécu une expérience similaire en région parisienne, l’une des plus touchées de France.
Spécialisée en soins palliatifs et titulaire d’un Master en Sciences Cliniques en Soins Infirmiers, je suis actuellement cadre de santé dans un service de douleurs et soins palliatifs d’un hôpital public de la banlieue parisienne. Lorsque j’ai été invitée à rédiger ce billet de blog, je travaillais comme spécialiste clinique en soins palliatifs, avec une collègue infirmière, dans une équipe mobile de soins palliatifs composée de deux médecins, d’une psychologue et d’une secrétaire, toutes deux à temps partiel, au sein d’un centre hospitalier universitaire parisien équipé d’un important service d’urgences (172 466 passages en 2017).
Avant que la pandémie ne touche Paris en mars dernier, l’objectif de ma collègue infirmière et moi-même était surtout d’approfondir nos connaissances sur la Covid-19. Nous avions à cœur d’en savoir le plus possible sur l’évolution de la maladie, en particulier les phases critiques, sur les traitements adaptés aux symptômes ainsi que les conséquences pour les infirmières.Parallèlement, notre équipe menait une réflexion éthique. À partir des directives nationales éthiques1et cliniques,2nous avons mis en place des outils adaptés aux profils des patients de notre hôpital.
Ma collègue infirmière et moi-même avons créé pour les infirmières un court module de formation fondé sur les données probantes que nous avons dispensé dans les unités COVID-19 mises en place dans l’hôpital, soit environ 240 lits au pic de la pandémie. Notre objectif était de renforcer les connaissances et compétences cliniques lors de l’évaluation et de la gestion des symptômes. Notre plus grand défi à relever a été la formation des infirmières : elles étaient souvent angoissées, une bonne partie d’entre elles travaillant habituellement en milieu psychiatrique, ambulatoire ou chirurgical. Heureusement, les retours sur nos interventions ont été positifs. Nous avons également établi et entretenu des liens étroits avec les infirmières de l’équipe d’hygiène et celle de la chambre mortuaire. Cette approche a permis un soutien mutuel et a facilité la transmission, aux unités COVID et aux familles des patients, des directives et règlementations mises à jour fréquemment. Notre rôle a consisté majoritairement à aider et guider les équipes COVID, tout juste constituées et inexpérimentées en matière de soins palliatifs, sur les traitements appropriés et les décisions à prendre, en gardant toujours à l’esprit le questionnement de Patrick Verspieren (un bioéthicien français)sur le rapport bénéfice-risque de toutes les formes de traitement.

Anja Oustalet avec sa collègue, Dr Duval, de l’équipe mobile de soins palliatifs.
Lors du pic, nous avons constitué des binômes infirmière-médecin et sommes allés systématiquement dans toutes les nouvelles unités COVID une fois par jour, et souvent deux fois, et nous avons augmenté nos heures de travail pour assurer les weekends. La constitution de nouvelles équipes a été un défi à relever. Les infirmières ont dû se familiariser avec leurs nouveaux collègues, leur nouvel environnement de travail et une nouvelle maladie ; en tant qu’infirmières, nous avons essayé de les soutenir quotidiennement. Parmi les autres contraintes décrites figurent le manque d’EPI (Équipement de Protection Individuelle), les restrictions de visites des familles, et la peur de la maladie alimentée par le risque de détresse respiratoire aiguë. Malgré tous ces défis, à la fin de la première vague du printemps dernier, j’ai noté une grande cohésion des équipes, aussi bien sur le plan horizontal que vertical.
Avec du recul, je me dis que les infirmières en soins palliatifs auraient pu jouer un rôle encore plus important aux côtés des médecins pour permettre plus d’interdisciplinarité dans les réflexions et prises de décision. J’espère que nous tirerons des enseignements de cette expérience et que nous adapterons notre système encore assez hiérarchique. Ceci dit, je suis fière de voir la rapidité avec laquelle les infirmières se sont adaptées, comment elles se sont serré les coudes pour offrir la meilleure qualité de soins possible, comment elles se sont soutenues mutuellement et ont apporté leur soutien aux familles. Je suis fière d’être infirmière et d’être l’un des maillons essentiels de la chaîne des soins.3
Célébrez l’Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier 2020 sur le blog de l’EAPC # nurses2020 # midwives2020. Vous trouverez la série ici et rejoignez-nous à nouveau en decembre.
Références
- https://www.coreb.infectiologie.com/UserFiles/File/procedures/rpmo-ethique-rea-covid-19-vf-24-corr26-mar20-2.pdf
- Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs: http://www.sfap.org/document/detresses-respiratoires-asphysiques-et-dyspnee http://www.sfap.org/document/pratiques-sedatives.
- Nurses are the bridge of healthcare: Celebrating the International Year of the Nurse and Midwife 2020 #nurses2020 #midwives2020 Julie Ling and Piret Paal.
Liens et ressources
- Contacter Anja Oustalet par email.
- World Health Organization. (2020) State of the World’s Nursing 2020 : Investing in education, jobs and leadership
- Consultez d’autres billets de la série, ‘Coronavirus and Palliative Care’, sur le blog de l’EAPC.
Remerciements
Nous adressons nos sincères remerciements à la traductrice en France, Valérie Lesur.